169) Un produit structuré sur le banc d'essai. Le point de vue de la banque.
30 juin 20244 min de lecture
Vous envisagez l’achat d’un billet? Ce Post est le deuxième sur le sujet d’un produit structuré. Vous devriez lire le précédent, no 168, avant tout. Il présentait le point de vue du détenteur du billet.
Dans le présent Post, je prends en considération le point de vue de la Banque et de sa stratégie.
Avant tout, j’aimerais préciser que je suis bien content que nous ayons de nombreuses et de solides banques au Canada. Elles sont bien capitalisées et bien encadrées par les pouvoirs publics. Il y a suffisamment d’entre elles pour assurer un minimum de concurrence.
Les banques permettent à ceux qui ont besoin d’argent de connecter avec ceux qui en ont.
De plus, comme épargnants, nous avons l’option de placer une partie de nos économies à TITRE D’INVESTISSEURS « dans les banques » en achetant des actions de celles-ci et en participant aux profits de celles-ci. Elles offrent de nombreux produits également.
En général, je préfère participer aux profits des banques plutôt que de participer aux produits des banques (pour votre réflexion…). C'est au choix.
Retour aux produits structurés (les billets). Je vais droit au but : les banques commercialisent des billets essentiellement pour des profits additionnels et ces profits s’expriment clairement par le biais de la commission typique de 2.5% que les banques retiennent de l’émission des billets.
On parle de gros sous. En explorant les billets de la CIBC (qui me sont plus familiers que ceux de la BMO), je constate que des dizaines de billets sont couramment offerts à l’achat à tout moment. À ceux-ci s’ajoutent des billets déjà vendus et qui ont des « vies » de quelques années à plusieurs années. Bref, cela fait beaucoup de billets.
En examinant un billet typique, on peut constater qu’un « maximum » de 500,000,000$ peut être vendu pour un seul billet. Avec une commission de 2.5% on parle donc 12.5 millions de revenus pour la banque. Je soupçonne que les billets ne sont pas vendus « au maximum » de leur potentiel. Mais, même s’il s’agissait de ventes de billets à la hauteur de 25%-30% du maximum, avec la panoplie de billets en circulation, cela représente de belles recettes pour la banque.
Un conseiller me disait, il y a fort longtemps, que lorsque l’émission d’un nouveau billet est complétée, au jour 1 de la vie du billet, la banque a déjà totalement encaissé sa commission et elle a totalement transféré les risques résiduels du billet à une tierce partie. Les prospectus ne sont pas bavards en ce qui concernent les tierces parties. Les risques dont on parle, sont les risques que le client n’a pas déjà assumés. Je crois qu’une façon de voir le rôle de la tierce partie est de l’associer à celui d’un assureur. Il y aura peut-être quelques billets qui auront « des accidents » mais pour l’ensemble de tous les billets bien conçus, tout se déroulera comme prévu.
En complément d’information, on peut lire dans le prospectus que les fonds récoltés vont dans « les fonds généraux » de la banque et peuvent être utilisés pour couvrir les obligations de la banque reliées aux billets. Soyez assurés qu’une banque a plus d’un tour dans son sac pour profiter de cette occasion pendant qu’elle détient les fonds.
Avec cette commission, la banque soutient le marketing du billet (à l’interne et via d’autres courtiers), le suivi diligent et les étapes administratives. Elle paie aussi pour le transfert des risques. Je dirais que le défi important pour la banque consiste à concevoir des billets attractifs qui sont à l’écoute des clients et qui de surcroit, sont conçus pour n’engendrer que des risques transférables ou du moins tolérables par la banque. Les profits nets vont suivre.
Une fois le produit bien conçu, la stratégie de la banque en est une de « volume » : en vendre le plus possible via le réseau afin de maximiser les revenus de commissions et répartir ses coûts fixes sur une plus grande assiette.
CIBC, m’a-t-on dit, a été la première banque à commercialiser ces produits. Les autres comme BMO ont suivi. Il y a définitivement de l’appétit pour ses produits et je connais quelques investisseurs qui les utilisent en grande quantité. Cela répond donc à un besoin.
Même si le client ne paie directement la commission pour ce produit, des profits sont réalisés par la banque et ses partenaires. Ultimement, c’est le client qui paie de façon indirecte ces profits et coûts de production en choisissant de se déplacer d’un point « a » vers un point « b » sur sa courbe du rendement versus risque. Il n’y a pas de « free lunch » dans la vie.
Dans le prochain Post, je vais partager un document de la banque sur son produit en question, soit le billet discuté dans le Post précédent. Il s'agit d'illustrer par un exemple afin de vous donner une idée de quoi on parle.
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Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.
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