Ce fut un moment de faiblesse. Profitez de mon erreur pour éviter de la répéter.
Lion Électrique Co. est au bord du gouffre et est en défaut de payer une dette.
En aucun moment, vous avez pu voir ce titre dans la politique de placement au fil des années passées et dans le présent Blogue. Et cela est pour de bonnes raisons.
LEV ne rencontre pratiquement aucun des critères de sélection des titres articulés dans les différents Posts du présent Blog. LEV n’a pas d’avantages concurrentiels. On peut douter maintenant de sa capacité à investir les fonds dans les bons créneaux de son domaine, les véhicules électriques commerciaux et dans son choix d’investir dans de multiples usines et dans des plusieurs catégories de commerce comme les batteries. LEV n’est pas profitable. Belles usines mais pas assez de ventes pour des clients trop peu nombreux. LEV a dilué ses premiers actionnaires et a emprunté constamment. LEV a fait des promesses de bonne foi mais qu’elle n’a pas pu tenir.
Je l’ai peut-être écrit quelque part dans un Post : si vous vous éloignez de la politique de placement, considérez cela comme une aventure et présumez que vous allez perdre vos sous. Si tout va bien, vous serez heureux de la manne qui en ressortira. Si tout va mal, vous ne serez pas trop déçu, vous saviez que vous risquiez gros.
Il y a plusieurs années, j’ai été attiré par le chant de la « sirène électrique » et j’y ai investi quelques dollars. L’avenir était aux véhicules électriques. Protégeons l’environnement de façon collective. Même le Québec interdira la vente de véhicules à essence à partir d’une certaine date, pas si éloignée. Je me disais qu’une entreprise comme LEV voyait clair en s’éloignant du véhicule pour monsieur/madame tout le monde, ou elle n’avait aucune chance de réussir face à Tesla et Byd, et en se concentrant sur les autobus.
Des programmes généreux de subventions gouvernementales allaient attiser l’intérêt et la demande. C’est une entreprise locale et nos chers gouvernements avaient décidé de participer en les aidant directement.
J’ai oublié un instant les critères de sélection de la politique de placement et ai laissé parler mes émotions plutôt que ma raison. Je voulais "prendre l'autobus" comme plusieurs le font dans une aventure d'investissement risqué (très risqué). Sur le graphique "rendement" versus "risque", LEV va complètement à l'extrême de l'axe des risques dans l'espoir d'un fabuleux rendement extrême. On sort carrément du point optimal risque-rendement de la politique de placement.
Mais depuis, l’aventure électrique mondiale en prend pour son rhume. Tout à coup, l’engouement a disparu. Je ne vois plus la Tesla dans la cour de mes voisins. Certaines de mes connaissances ont même vendu leur auto électrique suite à un voyage vers le sud des États-Unis, la filière NorthVolt en arrache (et je suis gentil avec mon qualificatif). Les fabricants automobiles abandonnent des projets de nouvelles usines pour construire des véhicules électriques (Volkswagen en Allemagne). Il y a suffisamment de capacité de production maintenant au regard de la demande « révisée à la baisse ».
Ce n’est pas par manque de connaissances ou d’expérience que je me déclare coupable. Je sais bien que dans le domaine des « start-up », on en compte 1 ou 2 sur 20 qui réussissent finalement. Quelques-unes s’en tirent tout juste pour être rachetées par d’autres entreprises profitables et la balance des prétendantes meurent littéralement de financement insuffisant.
Je souhaite à LEV de ne pas se retrouver dans le cimetière.
J’ai vendu mes quelques actions LEV récemment afin de « profiter » de la perte en capital. Voir le fabuleux graphique à la fin de ce Post. Cela permet de réduire d’autres gains en capital réalisés durant l’année, avec des Pépites profitables, et minimiser la facture fiscale pour l’année courante. C’est une maigre consolation mais c’est ce qui est raisonnable à faire.
La leçon est la suivante. On ne vote pas avec son argent. On n’écoute pas la sirène avec son cœur et ses sous. On ne spécule pas. On l’investit à long terme dans des entreprises solides et on oublie le tout pour laisser le temps faire son œuvre. Investir est un acte froid, méthodique, cérébral, sans excitation, bref, plate.
Si on s’éloigne de sa politique, pour l’excitation, l’encouragement local, une cause comme l’environnement, on obtiendra le rendement qu’on mérite… Et en ces jours récents de l’Action de grâces en Amérique, avec un mauvais placement, on ne peut pas compter d’être gracié par un président, comme dans l’image de ce Post avec les deux dindes fières.
Si vous lisez ce Blogue, prenez des notes et évitez-vous l’erreur d’investir pour d’autres raisons que les bonnes. Considérez l’alternative suivante si vous recherchez de l’excitation: acheter plusieurs billets de loterie et rêver pendant quelques jours de devenir millionnaire instantané. Même en « misant » 100$ ou même 500$ au casino, vous allez faire une bien meilleure affaire que d’écouter les sirènes.
Fort heureusement, je n’ai eu qu’un moment de faiblesse au cours des dernières décennies et je n’ai répondu à aucune autre sirène, même les sirènes habillées et maquillées de tous les charmes. Le dommage à l’orgueil a été plus beaucoup plus grand que le dommage au portefeuille car j’avais investi peu. J’imagine qu’il faudra un bon vingt ans avant d’oublier la leçon car on ne change pas la nature humaine. Les sirènes ou les lions électriques (ou autre animal comme les licornes) ne se lassent pas.
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Je vous rappelle que je suis un investisseur. Je partage ma stratégie d'investissement dans le but de vous aider à réfléchir et développer votre propre stratégie.
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